Essais Supair Eiko 2
Essais de la Supair Eiko 2
Avant de réellement commencer l’essais de cette Eiko 2 de Supair, voici sa génèse
Fin 2015, Sup’Air sortait la première Eiko, sur la base d’une Eona. Quatre ans plus tard, sa production s’arrêtait. Un peu parce qu’elle avait quatre ans, un peu parce qu’avec la COVID les matériaux light manquaient.
Tout le monde attendait alors l’Eiko 2 pour… bientôt. Mais il aura fallu attendre 2022 pour la voir arriver. Je l’ai dit plus haut, les Eiko sont des évolutions light de la série Eona. Et il ne faut pas se cacher la vérité, l’Eona 2 n’a pas eu le succès de la première du nom. Elle avait pas mal de roulis et était un peu vive en tangage. Il y aura bien eu plusieurs prototypes sur la base de cette Eona 2, mais aucun ne sera retenu.
Avec l’arrivée de l’Eona 3, une voile amortie en tangage et sage en roulis, toutes les bases d’une aile light étaient réunies. Et voilà donc pourquoi l’Eiko 2 n’est arrivée qu’en mars 2022.
Voilà donc pourquoi nous avons attendu si longtemps cette Eiko 2. Une patience récompensée par ses qualités multiples.
Conception et matériaux de l’Eiko 2
Le “light” est à la mode. Tout le monde en veut et toutes les marques ou presque en proposent. Il en devient difficile de s’y retrouver.
Avec l’Eiko 1, Sup’Air avait déjà mis l’accent sur l’accessibilité. L’Eiko 2 est plus accessible encore. Elle s’adresse à un très large panel de pilotes. Allant du débutant au paralpiniste en passant par le randonneur occasionnel, le marcheur passionné ou encore le voyageur qui emmène son aile partout.
Vaste programme !
Vous l’aurez compris, Sup’Air n’a pas cherché à faire la voile LA plus légère du marché ou LA moins volumineuse. Mais la voile qui VOUS correspond. Quitte à sacrifier 100 ou 200 gr par rapport à la concurrence pour atteindre cet objectif.
L’Eiko 2 est équipée d’élévateurs standards. Enfin presque standards… Ils sont en nylon-kevlar de moins d’un centimètre de large. Ils sont à peine plus lourds que des élévateurs tout dyneema. Mais gardent une rigidité qui rendent le démêlage et la prise des avants bien plus simple. Une exclusivité Sup’Air.
L’ensemble du suspentage bas est entièrement gainé. Ce qui permet un démêlage particulièrement aisé, même sur des terrains difficiles.
Enfin, toujours dans le sens de l’accessibilité, les poignées sont en dyneema, doublée dans le bas d’un large support de poignet qui permet de l’enfiler facilement, même avec de gros gants. On regrettera cependant la fixation poignées-élévateurs, faite au moyen d’une pression, certes solide, mais pas toujours facile à clipser.
La voile en elle-même a le même profil et la même forme en plan qu’une Eona 3. Quelques différences dans la structure interne au niveau des cloisons (nervures) et des bandes de tensions.
Comme de nombreuses ailes “light”, le bord d’attaque de l’Eiko 2 est en Porcher 32gr/m2 tandis que le reste de l’extrados est en Porcher 27gr/m2. L’intrados est en Dominico 25gr/m2.
Côté solidité, l’Eiko 1 a fait ses preuves. Je doute que l’Eiko 2 montre un signe de faiblesse de ce côté-là.
On notera aussi quelques particularités, comme les 6 petites attaches en hypalon (polyéthylène souple) permettant de fixer des petites pointes pour bloquer la voile dans les pentes raides ou enneigées.
Le comportement de l’Eiko 2
Je suis un peu obligé de dire LES comportements car ils varient en fonction de la charge alaire.
Au gonflage, toutes les tailles ont une tendance naturelle à s’arrêter au-dessus de la tête. En cas de montée dissymétrique, elles reviendront seules au-dessus du pilote. Il faut vraiment que la dissymétrie soit importante pour qu’une aide au frein ou un recentrage soit nécessaire. On retrouve là le comportement exemplaire de l’Eona 3.
En l’air, c’est un peu plus compliqué. Fonction de la charge alaire, le comportement sera plus ou moins vif. Pour autant, les mouvements ne présentent pas plus d’amplitude.
Pour les trois grandes tailles, tant que le pilote se situe dans la fourchette d’homologation, l’aile a le comportement d’une aile école. Limite plus amortie en tangage. Le débattement symétrique aux commandes est important et le roulis est très progressif.
Pour la 19, jusqu’à 75 kg de PTV on retrouve le comportement des trois grandes sœurs. Entre 75 et 85 kg de PTV c’est une voile sportive, au déclenchement de virage plus direct. Et au-delà de 85, c’est une aile qui demande un pilotage mesuré et une plus grande anticipation des trajectoires. Le débattement asymétrique aux commandes est bien plus faible et l’inertie en sortie de virage plus grande. N’y voyez pas un “gun de course” non plus. Mais ça n’est pas une aile de débutant !
La 16 sera une aile pour les pilotes aguerris dès 65-70 kg. Autant dire presque tout le monde. Pour une pratique montagne, sa prise en charge est très bonne. C’est vraiment au niveau de la sensibilité aux commandes qu’elle est plus exigeante. Mais un peu comme toutes les autres ailes de cette surface.
Le choix de la taille
Sup’Air propose un tableau qui classe le comportement des voiles en fonction du PTV. Les classifications vont de Relax à Expert en passant par standard et dynamique. Mais pour certains pilotes ce tableau les embrouillera probablement plus qu’il ne les aidera.
Voici ce que je conseillerais à un pilote qui me demanderait mon avis.
Pour un pilote débutant Il doit-être dans “relax”. Il aura ainsi une aile au comportement très semblable à une Eona 3. Un pilote qui a suffisamment d’expérience pour décoller et poser un peu n’importe où et dont le but est d’avoir une aile à tout faire, la classification “standard”. Un pilote qui met la priorité sur la randonnée, voir la montagne et qui a déjà une certaine expérience de cette pratique, il peut aller chercher dans la catégorie “dynamique”
Pour la catégorie “expert”, elle s’adresse à un pilote qui va chercher une aile qui va vite et qui est très réactive. Ne perdons pas de vue qu’entre la 19 et la 16 il n’y a que 250 gr d’écart et une différence de volume qui tient plus de la manière de plier l’aile que de la différence de volume de tissus.
Elle est livrée avec…
L’Eiko 2 est livrée dans un sac Trek 25 ou Trek 30. Si on prend une 19 dans un Trek 30, on peut y ajouter une sellette type Everest 3, une petite doudoune, un casque et un litre d’eau… tranquille !
Dans la pochette “surprise”, on peut trouver :
- un accélérateur light
- les 6 piques pour maintenir l’aile dans la neige ou sur pente raide
- un jeu de suspentes de freins
- un kit de réparation
- une clé USB
- un porte clé Sup’Air
Pilotes test
- Philippe Aumis 95 kg
- Julien Beaugheon 80 kg
- Guénaëlle Bellégo 58 kg
- Laurent Van Hille 75 kg