360 en parapente

mIntroduction :

Il y a quelques années, j’avais un biplace à faire avec une amie. On avait remis plusieurs fois le vol. Et bien que les nuages soient très menaçants toute l’après-midi, j’étais persuadé que les conditions allaient évoluer en notre faveur.

Et vers 17 h 00, nous sommes montés au décollage de Mieussy pour voler. Nous sommes montés à pied. Trouvant les conditions idéales le long du chemin de montée, nous nous sommes arrêtés pour installer la voile. Devant le décollage, le ciel était bleu. Derrière au loin, on voyait quelques cirrus haut dans le ciel. Le reste était caché par le relief.

Après quelques minutes d’attente, nous avons décollé. Le variomètre s’est directement mis à ‘biper’, me faisant comprendre qu’un élément devait avoir manqué à mon analyse. En contournant le décollage, j’avais enfin la vue sur le fon de la vallée. Les cirrus étaient en fait la nimbe de deux cumulonimbus qui avaient ‘soudés’. Un rideau de pluie se dirigeait droit vers nous.

Je me suis directement mis aux oreilles, mais nous continuions à monter. La passagère n’était pas à l’aise. Pas à cause des éléments, mais parce que voler ne lui convenait pas du tout. Donc, les méthodes de descentes rapides ‘extrêmes’, ça allait être compliqué.

Fuir. J’ai fui sous le vent d’une crête. C’était turbulent, la passagère était morte de peur, mais l’erreur était faite et il fallait assuer. Nous sommes alors descendus assez rapidement pour nous poser sur un atterrissage de fortune.

Moins de cinq petites minutes plus tard, il y avait des rafales à 50 km/h et des grêlons nous martelaient la tête.

Cette petite histoire, malheureusement vraie, prouve qu’il est facile de se faire piéger par l’élément et que seule l’expérience (et une part de chance) nous permettent de tirer notre épingle du jeu.

Voilà pourquoi il est important de maîtriser les méthodes de descentes rapides.

Courage fuyons !

La méthode la plus efficace est presque systématiquement oubliée. Probablement à cause du stress. C’est pourtant la plus efficace !
Fuir la masse d’air montante est pourtant bien plus efficace de s’acharner à descendre avec nos faibles moyens.

Mais pour pouvoir fuir, il faut savoir dans quelle direction. Et donc il faut connaître l’origine de l’ascendance.

Si c’est thermique, il faut savoir d’où vient ce thermique et quel est sa dérive.
Si c’est dynamique, il faut fuir vers l’avant en oubliant pas que plus on est bas, moins le vent est fort (en général).
Et si c’est un phénomène plus vaste, comme un front, il faut aller se réfugier là où ça monte le moins. On part vent dans le dos pour s’éloigner du front.

Chaque cas est unique.

Fuire en parapente
Parapente oreilles

Les méthodes de descente rapide

Les oreilles :

Tout le monde sait faire les oreilles. Et si vous ne savez pas, eh bien il faut vite apprendre !

Les oreilles, c’est une technique de descente rapide qui a comme avantage de garder de la maniabilité, mais surtout d’augmenter la traînée et l’incidence. Et donc de stabiliser l’aile en tangage et de réduire les risques de fermetures.

Malheureusement, il y a des revers à la médaille. Une traînée trop importante peut induire un décrochage de l’aile. Ne paniquez pas, peu de voiles ont ce type de comportement. Néanmoins, voici quelques trucs pour éviter les mauvaises surprises :

  • Tirer ou relâcher une oreille à la fois. Cela évite les modifications de surfaces (d’incidences) trop importantes
  • Ne commencez pas directement par faire les grandes oreilles.
  • Couplez les oreilles à l’accélérateur, la voile est ainsi plus piqueuse et s’éloigne des angles de décrochage.

Et puis une aile aux oreilles est moins stable en roulis. Soyez doux dans votre pilotage sellette. Surtout si vous êtes près du sol.

Oreilles et accélérateur :

Comme il est dit plus haut, la voile est plus piqueuse à l’accélérateur. Son incidence s’éloigne des angles de décrochages. De plus, la voile étant plus piqueuse, elle a tendance à descendre plus vite.

Le tout en tournant :

Faire les oreilles et tourner a pour effet d’augmenter sensiblement le taux de chute. L’explication est simple : la voile se met en glissade sur le côté.

Seule petite attention à avoir : une sortie douce. L’instabilité en roulis étant relativement importante.

Les autres techniques :

  • Les ‘B’ : techniquement c’est simple, il suffit de prendre les deux élévateurs ‘B’ et de tirer jusqu’au décrochage de l’aile. Mais cette technique est d’une part relativement impressionnante et d’autre part assez physique. Le taux de chute est relativement important, mais la voile n’est pas dirigeable. Elle descend verticalment.
  • Les 360° engagés : mettre l’aile en 360° n’est pas forcément facile. Maintenir une aile en 360° est encore plus difficile. Mais le plus difficile, c’est de gérer la sortie. Alors un petit conseil. Pour sortir d’un 360 engagé, descendez la main extérieure en dessous des épaules jusqu’à ce que la force centrifge diminue. Ensuite sortez tranquillement en levant les deux mains et en vous préparant à contrer l’abattée.

Anticiper les conditions au sol 

Ce n’est pas parce que vous vous rapprochez du sol que vous êtes sortis d’affaire. Si les conditions sont fortes en l’air, elles risquent d’être fortes au sol. Alors anticipez au maximum l’atterrissage. Préférez le champ grand et dégagé que l’atterrissage officiel si nécessaire.

Et ne considérez le vol fini qu’une fois la voile dans le sac ou hors d’état de nuire.

L’analyse reste plus prudente que les oreilles

Je sais, c’est super bateau comme phrase, mais l’analyse avant le décollage peut souvent éviter de grosses frayeurs. Il suffit de prendre un peu de temps chaque jour pour lire le ciel.

Profitez en pour lire l’article sur l’analyse pré vol.

Quelques liens utiles :

Une vidéo sur les descentes rapides en parapente par Théo Deblic
La page sur les descentes rapide du site pilotage-parapente.com
Un article de Parapente Mag sur les méthodes de descente rapide

Bons vols

Laurent – Parapente 360

 

Atterrissage Annecy
Méthodes descente rapide parapente 360

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