Vitesse air et vitesse sol en parapente

vitesse air vitesse sol

Vitesse air vitesse sol… Une question, des réponses

C’est étonnant le nombre de passagers que j’emmène en biplace et qui me disent : « c’est fou le vent qu’il y a ! ». Et je leur réponds que non, il n’y a pas de vent. C’est juste le déplacement de l’aile dans l’air qui donne cette impression.

En réalité ça arrive à un moment bien précis : dès qu’on s’éloigne du sol. A quelques centaines de mètres au-dessus du sol, on a du mal à estimer sa vitesse, on a l’impression de ne plus avancer. Mais en revanche on sait que de l’air dans la figure ça veut dire qu’il y a du vent.

Ils confondent vitesse air et vitesse sol. On va essayer de décortiquer tout ça.

Vitesse air et vitesse sol : deux référentiels

Dans le référentiel sol, nous estimons notre vitesse de déplacement par rapport à un  point fixe au sol. Ce qui fonctionne très bien quand nous marchons, que nous faisons du vélo ou que nous roulons en voiture.

Mais dans le référentiel air, nous allons devoir apprendre à estimer notre vitesse par rapport à l’air. Un élément qu’on ne voit pas ! Et toute la difficulté c’est de trouver un moyen sûr de connaître notre vitesse par rapport à l’air. Selon moi il y en a deux… Nous verrons ça un peu plus bas.

 

 

Vitesse air vitesse sol parapente
Vitesse aire vitesse sol - bateau 0 km/h
Vitesse aire vitesse sol - bateau 3 km/h

1ère comparaison : l’eau

Avec l’eau c’est plus simple ! On peut voir l’élément. Dans cet exemple, la vitesse air c’est la vitesse du bateau par rapport à l’eau. Et la vitesse sol c’est ce que voit l’observateur.

Dans le premier schéma, on voit un bateau à voile avancer à 5 km/h sur une étendue d’eau immobile. Le bateau avance donc bien à 5 km/h dans l’eau. Et l’observateur voit bien le bateau avancer à 5 km/h.

Dans le second schéma, il y a du courant. L’eau avance contre le bateau à 2 km/h. Mais ce dernier lui, avance toujours à 5 km/h dans l’eau. Pour le bateau, la vitesse n’a pas changé.
La vitesse n’a changé que pour l’observateur qui le voit avancer à 3 km/h.

Vu autrement… Dans les deux cas la vitesse du bateau par rapport à l’eau est de 5 km/h. Sa vitesse ne change pas. Seule sa vitesse sol change.

2ème comparaison : l’air

Nous allons partir du principe qu’un parapente vole à l’horizontale. Ce qui est évidemment faux ! Mais pour que ce soit plus compréhensible nous allons partir de cette hypothèse.

Le parapentiste a toujours les mains hautes. Ce qui signifie que la vitesse du parapente est toujours la même : 35 km/h. Le vent relatif, c’est le vent que ressent le pilote dans sa figure. Il est aussi de 35 km/h. Du premier au troisième schéma, le pilote vole à 35 km/h et le vent relatif est à 35 km/h. 35 km/h, c’est donc la vitesse air !

L’observateur c’est l’autre référentiel. La vitesse sol.

Premier schéma, il n’y a pas de vent. Donc la vitesse air et la vitesse sol sont les mêmes.

Deuxième schéma, on a 5 km/h de vent face au parapente. Donc le parapente vole toujours à 35 km/h par rapport à l’aile. Mais il vole à 35 – 5 km/h par rapport au sol. Donc 30 km/h.

Enfin au troisième schéma, le vent au sol est à 10 km/h face au parapente. La vitesse air est toujours de 35 km/h. Mais la vitesse sol n’est plus que de 25 km/h.

Voilà. Vous devez commencer à comprendre la différence entre vitesse air et vitesse sol. Pensez bien que vous êtes sous un engin volant. La vitesse c’est la sécurité ! Le plus important c’est la vitesse du parapente. Pas la vitesse sol. Je vais développer ça après.

Vitesse air vitesse sol parapente
Vitesse air vitesse sol parapente
Vitesse air vitesse sol parapente
Vitesse air vitesse sol train et mouche

3ème comparaison : la mouche dans le train

Ici on va regarder les deux référentiels. Une autre manière d’expliquer les choses… Pas forcément celle que je préfère. Mais si ça peut aider quelqu’un…

Le voyageur du train avance à 5km/h dans le sens de déplacement du train. Son vent relatif est de 5 km/h. Il a 5 km/h de vent dans la figure. Mais la vache le voit passer le train à 60km/h et elle voit le passager à 65 km/h.

Le plus important c’est la vitesse air

Eh oui. N’oubliez jamais ça !

Si dans nos repères terrestres la vitesse est synonyme de danger, en l’air, c’est plutôt l’inverse. Plus on ralenti, plus on se rapproche de la vitesse de décrochage.

Côté pilotage, il faut absolument éviter de s’appuyer sur les freins lorsqu’on a peur ! C’est un réflexe humain. On veut s’appuyer ou se raccrocher à quelque chose. Mais c’est une erreur. Pensez à garder de la vitesse.

Et côté feeling, il faut faire attention à ressentir de l’air dans votre visage. Si vous n’avez plus d’air dans le visage, c’est (à priori) que votre aile n’en a plus non plus. Donc, elle va décrocher !

Vitesse = sécurité en l’air !

Les oiseaux le savent bien. Mais eux ils volent depuis tout petit. Et je ne dis pas ça pour rien. L’Homme doit apprendre à voler. Ca n’est pas encré dans ses gènes. Il doit oublier ses réflexes terriens pour progressivement acquérir des réflexes aériens. La vitesse en fait partie.

Mon vent relatif

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